L’antibiorésistance a provoqué plus d’un million de décès en 2021. Loin d’être maîtrisé, le phénomène inquiète l’Organisation mondiale de la santé, qui le classe comme une cause de mortalité majeure dans le monde. Comment concevoir une réponse globale pour contrer son expansion afin de préserver le potentiel des antibiotiques, produits thérapeutiques essentiels à la santé humaine ?
Réduire de 10 % d’ici à 2030 le nombre de décès associés à l’antibiorésistance : l’engagement pris en septembre 2024 lors de la deuxième réunion de haut niveau aux Nations unies est solennel. Car à l’échelle mondiale, la résistance aux antimicrobiens – c’est-à-dire des bactéries, des virus, des champignons et des parasites aux antibiotiques, antiviraux, antifongiques et antiparasitaires – est un fléau humain et économique. Ce dernier a causé la mort de 1,14 million de personnes en 2021, d’après une étude des universités d’Oxford et de Washington publiée en septembre 2024 dans The Lancet (1). Selon des projections réalisées dans cette analyse, la mortalité directement liée à l’antibiorésistance atteindrait 1,91 million de morts en 2050.
Et, pour les Nations unies, l’antibiorésistance pourrait par ailleurs « entraîner des coûts supplémentaires en soins de santé de 1 000 milliards de dollars par an d’ici à 2050 et des pertes de produit intérieur brut de 1 000 à 3 400 milliards de dollars par an d’ici à 2030. (…) Le traitement des infections bactériennes résistantes aux médicaments pourrait coûter jusqu’à 412 milliards de dollars par an. S’y ajoutent des pertes de participation au marché du travail et de productivité évaluées à 443 milliards ».