La technologie est prometteuse pour produire de l’énergie propre et illimitée, mais les obstacles techniques sont colossaux. Tout autant que les besoins de financement. Après des décennies de recherches publiques, start-up et fonds privés s’invitent dans la course et parient sur le futur.
Les pires prédictions de l’hiver ont été évitées : entre plans de sobriété et délestage, la France n’a pas vécu de « shutdown » électrique. Cette nouvelle crise a donné un caractère d’urgence aux réflexions au long cours sur le juste mix énergétique du futur. Le nucléaire, un temps décrié, s’est à nouveau imposé dans les équations. La France a pris la tête en Europe d’une alliance de onze pays pour défendre l’atome face aux réticences, notamment allemandes. Alors que ces débats politiques se cristallisent sur la fission nucléaire, plus discrètement, une autre technique de production d’énergie est également portée par la crise, la fusion nucléaire. Les perspectives d’utilisation industrielle demeurent lointaines, c’est pourquoi aucun programme gouvernemental de long terme sur l’énergie ne fait référence à un déploiement de la fusion. Mais, dans le même temps, la recherche avance et les oreilles se tendent. Tandis que pour la première fois, lors de la COP 21, des chercheurs sont venus officiellement présenter leurs travaux aux participants, des investisseurs de plus en plus nombreux se positionnent sur cette voie.