Résoudre tous les dysfonctionnements des villes grâce au numérique, c’est la promesse de la smart city. Cet idéal pose pourtant une multitude de questions technologiques, mais aussi démocratiques.
En 2050, deux personnes sur trois habiteront en zone urbaine. Le monde comptera alors 2,5 milliards de citadins supplémentaires, selon les projections du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU. Un afflux de population qui confronte la ville à de nouveaux défis et lui impose de se transformer.
Et si l’avenir résidait dans la smart city ? Grâce à la maîtrise des données numériques, elle propose d’optimiser le fonctionnement de la ville tout en garantissant un développement durable et en favorisant la participation des citoyens. Un idéal mais aussi un marché, dont se sont emparés, notamment, les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft). Les dépenses mondiales dans les programmes de villes intelligentes atteindront 95,8 milliards de dollars en 2019, soit une progression de 17,7 % par rapport à 2018, selon les prévisions d’International Data Corporation (1). La ville est donc un lieu de convoitise que se disputent les acteurs publics et les acteurs privés.
Une ville plus durable ?
L’objectif originel de la smart city était d’améliorer la consommation énergétique des villes. « Elle était le cheval de Troie d’IBM pour entrer dans le secteur de l’énergie », raconte Yasser Wahyuddin, doctorant EVS-Rives à l’École nationale des travaux publics de l’État. Mais la ville plus durable s’appuie désormais plus largement sur une meilleure gestion des ressources et des déchets. « Grâce à des capteurs, nous pouvons détecter les fuites d’eau sur le réseau, mieux maîtriser la consommation et superviser la qualité de l’eau que nous consommons. Notre vision, c’est que la smart city doit être au service de l’homme et fournir des services utiles au plus grand nombre », explique Xavier Mathieu, directeur général de Birdz, entreprise spécialisée dans les solutions connectées pour la gestion de l’eau, de l’énergie et des déchets. Selon le rapport du McKinsey Global Institute (2), grâce au déploiement de capteurs, le gaspillage d’eau dû aux fuites pourrait être réduit de 25 %.