À la moitié du XXIe siècle, le numérique s’est généralisé dans les élevages. De la gestion des fourrages jusqu’à la production des animaux, il permet de contrôler l’ensemble de l’exploitation.
Depuis deux mois, Estelle Fourmont, éleveuse de vaches laitières à Drucat-le-Plessiel, dans la Somme, s’est pliée à un nouveau rituel matinal. Aussitôt son verre de lait à la spiruline et son omelette aux grillons avalés, elle met ses lunettes de réalité augmentée. Avant même de quitter sa cuisine, ce dispositif lui permet de contrôler les différents paramètres de son exploitation en quelques clignements de cils et à la voix.
Ce matin de septembre 2043, à peine les lunettes chaussées, l’éleveuse est immédiatement alertée d’un problème dans l’étable. Un déficit des fonctions musculaires de Patch, une vache venant de mettre bas, lui est signalé dans une succincte notification affichée sur son verre droit. Le dispositif lui indique en lettres rouges une suspicion de fièvre de lait, également appelée fièvre vitulaire ou hypocalcémie puerpérale. Cette chute de la concentration en calcium sanguin met en jeu la santé de l’animal et ses performances laitières. Quelques secondes seulement après la notification sur ses lunettes, Estelle Fourmont se précipite vers l’étable. La vache semble à première vue en bonne santé. En fixant l’animal, les lunettes affichent des données plus détaillées et le diagnostic est confirmé. Ce n’est pas la première fois que l’éleveuse se retrouve dans cette situation. La fièvre vitulaire ayant été détectée précocement, son impact sur la santé et la production de la vache pourra être limité.