Les modèles internes, importance et challenges
D’après les statistiques de l’Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP), le nombre d’entreprises individuelles d’assurance et de réassurance ayant l’autorisation d’utiliser un modèle interne (total ou partiel) est limité à 195 sur un total de 2 790. Cependant, en volume (que ce soit en termes d’actifs, de provisions techniques, de passifs ou du total des primes collectées ou capital de solvabilité requis (SCR) de ces entreprises), cela représente environ 40 % de la valeur totale. Les proportions sont similaires au niveau des groupes d’assurance : 45 groupes sur 345 ont l’approbation pour un modèle interne, mais ils représentent environ 50 % en volume.
La supervision de ces modèles entraîne des défis à la fois pour l’AEAPP et les superviseurs nationaux, liés par exemple au nombre de risques modélisés, à la modélisation de la dépendance entre ces risques, à la diversité des méthodologies utilisées, à la qualité et au volume des données disponibles, à l’utilisation de jugements d’experts, etc. L’AEAPP fait face à des défis supplémentaires : d’une part, elle n’est pas un superviseur direct, donc l’accès aux données et à la documentation est plus difficile. D’autre part, l’AEAPP effectue une supervision au niveau européen, se confrontant à la diversité des marchés nationaux et de la taxonomie des risques. Enfin, l’équité entre les modèles internes et la formule standard et les différentes expectatives et procédures des superviseurs nationaux doivent également être pris en compte.