Antoine Lissowski expose les enseignements à tirer de la crise pour améliorer la gestion des risques. Il prédit une transformation en profondeur de l’économie pour répondre aux enjeux environnementaux.
Le secteur de l’assurance est-il autant touché que les autres par la crise sanitaire ?
Antoine LISSOWSKI : Oui, le secteur n’est pas épargné. Certains assureurs, ce n’est pas notre cas, déplorent une sinistralité élevée, notamment ceux couvrant les pertes d’exploitation. D’autres ont pu bénéficier d’une amélioration, comme en automobile ou en santé, mais qui pourrait n’être que ponctuelle. Nous relevons également l’impact sur les actifs financiers des fluctuations des marchés et du non-versement des dividendes sur actions ainsi que des mesures de solidarité que nous avons tous décidé spontanément de mettre en œuvre. Sous ces chefs, effectivement, les comptes 2020 du secteur de l’assurance vont probablement être impactés.
Quelles répercussions faut-il attendre sur son business model ?
Antoine LISSOWSKI i : La question du business model est liée au fait que la crise de la Covid a amplifié et prolongé la phase de taux négatifs dans laquelle nous étions entrés en 2019. Les conséquences de la baisse des taux sur les rendements nous obligent à prendre plus de risques, et donc à consommer plus de capital. Cette situation accentue en parallèle le besoin d’allouer du capital sur les métiers qui comportent une marge technique plus importante, ce qui a mécaniquement des conséquences sur la transformation du business model.
Vous avez été nommé vice-président de la FFA en octobre dernier. De quels dossiers êtes-vous en charge et quels sont les résultats attendus ?