– Avril 2047 –
Jamais la recherche n’a été aussi proche d’atteindre la création d’un utérus artificiel qu’en cette moitié de XXIe siècle. Dans cette course à la grossesse ex utero, la Chine s’empare de la première position.
Une salle d’un genre nouveau a été inaugurée en ce début de printemps 2047 au sein du département de néonatalogie de l’Hôpital universitaire central de Chengdu, situé au centre-ouest de la Chine. La faible luminosité de l’imposante pièce tranche avec l’éclairage blanc vif du reste de l’établissement. Malgré la pénombre, le regard est immédiatement attiré par d’imposantes machines d’où jaillissent câbles et tuyaux. Ils plongent à l’intérieur de ce qui ressemble à un gros sac en plastique gonflé d’un liquide. Il s’agit de la dernière génération de couveuses destinées aux prématurés les plus jeunes. Dans les sacs remplis d’un liquide amniotique artificiel sont en effet baignés des fœtus âgés d’à peine une quinzaine de semaines et de la taille d’un pamplemousse.
Grâce à ce système, des nourrissons sont considérés comme viables dès 16 semaines. Dans les années 2020, un nourrisson qui naissait avant 24 semaines de grossesse avait alors peu de chances de survie, voire aucune. Les termes de prématuré et de très grands prématurés servaient à définir des enfants nés à respectivement 37 et 28 semaines. Le terme d’ultra-prématuré semble aujourd’hui plus adapté.
