L’intensification du bras de fer qui oppose la Chine aux États-Unis contribue à la baisse de la croissance mondiale. Afin de mesurer l’impact de cette guerre commerciale sur ses protagonistes, et sur le reste du monde, des économistes envisagent différents scénarios.
Tout juste élu à la présidence des États-Unis, Donald Trump entamait, en janvier 2018, sa croisade protectionniste. Première offensive : augmenter les taxes douanières sur les machines à laver et les panneaux solaires, dont la Chine est le premier producteur mondial. Obnubilé par le déficit commercial des États-Unis vis-à-vis de la Chine, l’ex-magnat de l’immobilier signait dans la foulée un décret instaurant des droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et de 10 % sur celles d’aluminium. Dans une logique « œil pour œil, dent pour dent », Pékin répliquait en s’attaquant notamment aux importations agricoles américaines. Afin d’éviter une nouvelle escalade de ce conflit commercial, le sommet du G20 de juin 2019, au Japon, est l’occasion d’une négociation entre les présidents. À son issue, une trêve est décrétée et Donald Trump semble renoncer à imposer de nouvelles taxes sur les 500 milliards de dollars de biens chinois achetés chaque année par les États-Unis.
Mais le conflit connaît un nouveau rebond le 23 août. Alors que la Maison-Blanche annonce l’imposition d’une surtaxe de 10 % sur les 300 milliards de dollars d’importations chinoises jusque-là épargnées, Xi Jinping promet, en représailles, l’application de droits de douane massifs sur les véhicules automobiles américains et leurs pièces détachées à compter du 15 décembre 2019.
Certes, si ces tensions pèsent pour l’instant peu sur les économies nationales des deux pays, la poursuite d’une diminution des échanges pourrait significativement ralentir la croissance mondiale. Et, malgré les efforts des diplomates des deux côtés, l’apaisement paraît difficile.