Après deux siècles de développement industriel, la voiture est engagée dans une transformation hors norme. Les obstacles sont connus : métaux rares, recyclage, infrastructures… Les pôles de R&D tournent à plein régime pour les dépasser, avec erreurs et succès. Quelles marges de manœuvre pour ce secteur à l’avant-garde de la nécessaire transition ?
Le mouvement, soudain, s’est accéléré. Longtemps fantaisie d’excentrique fortuné, la voiture électrique s’impose comme une nouvelle norme. Selon le cabinet BCG, les véhicules rechargeables représenteront, en 2030, 34 % des ventes mondiales (4 % en 2020) et 52 % en Europe (9 % en 2020). À l’origine de ce tournant : ni les particuliers ni les constructeurs, mais les réglementations. L’Union européenne fait figure de tête de pont dans le domaine. Dans le bouquet de textes présenté mi-juillet 2021 par la Commission en vue d’atteindre la neutralité climatique en 2050, le transport faisait les gros titres. « Les émissions de gaz à effet de serre du secteur des transports ne représentent actuellement pas moins d’un quart des émissions totales de l’Union européenne et, contrairement à d’autres secteurs, ces émissions continuent d’augmenter. D’ici à 2050, les émissions dues aux transports devront diminuer de 90 % », avançait ainsi la Commission. Et de décliner un plan précis : réduction des émissions de CO2 des voitures neuves de 55 % (50 % pour les camionnettes) à compter de 2030 par rapport à 2021, puis de 100 % à partir de 2035. La conséquence est claire : « Toutes les voitures neuves immatriculées à partir de 2035 seront des véhicules à émissions nulles », annonce la Commission. Autrement dit, ne pourront plus être vendus que des modèles hybrides rechargeables ou à batteries. Aux États-Unis, où 8,5 % des voitures vendues au deuxième trimestre 2021 étaient électrifiées, l’administration de Joe Biden veut aussi accélérer : elle souhaite qu’une voiture neuve sur deux vendues en 2030 soit « zéro émission ». Pékin a de son côté fixé l’objectif que 20 % des voitures vendues en 2025 soient électriques, après 18 % en 2023 et 16 % en 2022, selon les quotas.
Des volumes qui peinent à suivre l’investissement