– Septembre 2050 –
Vingt ans plus tôt, la progression du champignon du sol TR4 a fait craindre la disparition du fruit le plus consommé au monde. À la lueur de cette menace, la monoculture a laissé place à l’agroforesterie.
Vendredi 16 septembre 2050, 7 h 50. Mélanie finit de se préparer avant de partir pour le collège. Elle glisse son bento dans son sac, puis sa main se dirige vers la corbeille à fruits. Que peut-elle prendre ? Une banane, bien sûr ! Cela fera écho à son enseignement d’aujourd’hui sur ce fruit caractéristique des efforts menés ces trente dernières années pour sauvegarder la biodiversité sur Terre.
Quand elle retrouve ses élèves de 4e à 10 h, elle sort la banane de son sac et la pose sur la grande table autour de laquelle sont rassemblés les jeunes. Petite et rosée, elle ne ressemble en rien à celles qu’elle mangeait dans son enfance. « Connaissez-vous le nom de cette variété ? », demande Mélanie. « Je crois que c’est la Terra Pink, répond Sandra. Chez nous, on mange plutôt des Gaia Balance… » « Nous, on aime bien les Terra Pink, mais aussi les Pointes Rouges », renchérit Ismaël. « Eh bien, figurez-vous qu’à votre âge, je n’avais pas le choix entre plusieurs variétés de bananes. Il n’y en avait quasiment qu’une seule disponible dans les magasins européens : la Cavendish. » Au cours de son explication, l’enseignante en Sciences du vivant accompagne ses paroles de la projection d’une image 3D de cette banane jaune vif. Les élèves se penchent vers le centre de la table avec curiosité.