La survie de l’élevage français est compromise. Déficit de main-d’œuvre, baisse du cheptel, conjoncture tendue, climat… le secteur est sommé de se réinventer s’il veut assurer son avenir. Mais une condition s’impose pour y parvenir : tous les acteurs, producteurs, distributeurs et consommateurs, doivent s’impliquer de manière coordonnée.
Comment assurer un avenir durable à l’élevage en France ? Confronté à d’importants défis climatiques et économiques, ce dernier est sommé de se transformer. D’une manière générale, l’ensemble du secteur agricole a besoin d’investissements dans trois domaines clés : expansion, modernisation et innovation, adaptation au changement climatique. Le déficit de financement est chiffré entre 1,3 et 1,7 milliard d’euros par an, selon une étude de la plateforme Fi-Compass publiée à l’été 2020 (1). Pour le Plan stratégique national (PSN) – déclinaison française de la Politique agricole commune (PAC) pour la période 2023-2027 –, il existe un véritable « consensus sur l’objectif de maintien de l’élevage ».
Il faut rappeler ici que les « filières d’élevage ont un poids économique non négligeable, avec 172 000 exploitations, 703 000 équivalents temps plein et 36 % de la production agricole en valeur en France », rappelle Marie-Pierre Ellies-Oury, professeure à Bordeaux Sciences Agro et chercheuse associée à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Sans compter « le rôle essentiel de l’élevage dans les territoires ruraux où il rend des services de nature sociale et patrimoniale », ajoute-t-elle. Mais la survie et le maintien de l’élevage ne seront possibles, souligne le PSN, qu’à condition « d’améliorer les conditions de production et la résilience des systèmes, de privilégier le recours au pâturage et l’autonomie protéique des exploitations, de veiller à l’adaptation des produits animaux à la demande et de chercher une meilleure valorisation sur le territoire, contribuant à une recherche d’efficacité économique et climatique ».